XIIe
COLLOQUE INTERNATIONAL DE PALÉOGRAPHIE LATINE Cluny, 17-20 juillet 1998 |
LE STATUT DU SCRIPTEUR |
INDEX | Actes | CIPL Accueil |
RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS
Jesús ALTURO i PERUCHO, Barcelona Le statut des scribes en Catalogne (XIIe-XIIIe siècles) Ce n'est un secret pour personne : la société médiévale était essentiellement analphabète et le nombre de personnes qui savaient lire était minoritaire, nombre toutefois supérieur à celui des personnes qui savaient également écrire. A l'époque du haut Moyen Age, cette minorité était par définition masculine et presque exclusivement ecclésiastique. C'était la situation courante en Europe et, bien entendu, en Catalogne. Les notes des codex et les eschatocolles des documents catalans ne laissent pas de place au doute. Du reste, dans l'abondante documentation originale conservée dans notre pays, l'analyse des signatures démontre que la quasi-totalité des ecclésiastiques savait signer de façon autographe, ce qui se produisait dans une proportion bien inférieure parmi les signataires qui ne spécifient pas leur condition de clercs. Mais pour autant ces derniers étaient-ils tous laïques? Absolument pas. Les exemples d'ecclésiastiques qui apposaient leur signature autographe en tant que témoins ou comme copistes sans laisser de témoignage de leur condition cléricale sont nombreux. Nous ne pouvons donc être certains de leur état laïque que lorsqu'ils l'indiquent expressément. Les laïques déclarés qui mettent par écrit des documents ou qui les légalisent en y apposant leur signature autographe n'apparaissent pas en Catalogne avant l'an mil, ce qui ne veut, bien sûr, pas dire qu'il n'en existait pas d'alphabétisés ; mais il s'agirait là sans doute d'une minorité insignifiante. Les moines des monastères, les chanoines des collégiales et des cathédrales et même les curés des paroisses rurales allaient copier, avec plus ou moins d'adresse, avec plus ou moins de moyens, des livres et des documents. De là vient que l'aspect le plus caractéristique du statut des scribes catalans du haut Moyen Age consiste dans leur condition ecclésiastique et masculine. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de femmes alphabétisées. On connaît des cas d'abbesses qui savaient écrire et de religieuses qui savaient au moins lire, mais leur participation directe dans la culture écrite semble bien restreinte, même s'il est légitime de supposer, mais seulement supposer, que certaines d'entre elles étaient capables de copier des codex dans les monastères féminins; savoir lire devait sans doute leur suffire. D'autre part, nous ne connaissons le nom que d'une seule femme, Alba de Vic, fille de grammairiens italiens, qui écrivit un document au XIe siècle. De fait, lire et écrire était nécessaire aux prêtres et aux juges, ceux-ci étant pour la plupart, et presque exclusivement, également ecclésiastiques. Mais lire et écrire manquait d'utilité pour les autres professions. |
Hartmut ATSMA et Jean VEZIN, Paris Les responsables de la transcription des
actes juridiques Jusqu'en 1790, le chartrier de l'abbaye de Cluny était certainement l'un des plus riches, sinon le plus riche, dépôt de documents originaux du monde latin. Il contenait quelque 2500 actes, rédigés sous les cinq premiers abbés (910-1049), qui ont malheureusement presque tous disparus dans la tourmente révolutionnaire. Malgré l'immensité des pertes, la Bibliothèque nationale est parvenue, grâce surtout à l'action décisive de Léopold Delisle, à en sauver 269, soit un dixième. Un dépouillement du Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, publié par A. Bernard et A. Bruel, a permis de relever plusieurs séries d'actes à la fin desquels un nom de personne, apparemment un moine, est suivi de la mention scripsi et subscripsi ou d'une mention comparable. Un nombre significatif de ces actes est conservé et l'on aurait pu penser que les actes censés écrits par le même personnage présentaient effectivement la même écriture. Il en va apparemment ainsi dans quelques cas ; mais dans d'autres, les choses sont différentes. On rencontre un même souscripteur dans des actes visiblement copiés par des scribes différents. Bien mieux, dans trois actes transcrits par la même main, on trouve deux noms de souscripteurs différents. En préparant l'édition des plus anciens documents originaux de l'abbaye de Cluny dans la collection des Monumenta palaeographica Medii aevi, nous avons été conduits à nous demander quelle est la véritable signification des verbes scribere et subscribere dans un certain nombre de documents clunisiens. |
Bernard BARBICHE, Paris Les scribes de la chancellerie apostolique
aux XIIIe et XIVe siècles :
Ces trois grands types de sources combinés permettent d'établir une prosopographie des scriptores et de situer exactement leur place et leurs fonctions au sein de la chancellerie pontificale. |
Malachi BEIT-ARIÉ, Jérusalem Scribes versus copyists : Owing to the circumstances of medieval publication, Jewish texts written in the Hebrew script were also disseminated at various stages of their creation and revision, and their authors were usually prevented from controlling what happened to them much more than Christian authors were, because of the individual nature of Hebrew book production. Like the absence of any scriptoral authority over the development of Hebrew scripts, the production of the Hebrew books and the transmission of Jewish texts and their dissemination were not subject to any authoritative initiative or supervision, in sharp contrast to ecclesiastical and political control over the development of scripts, book production and text transmission in the Graeco-Latin world. Reproduction and distribution of texts were never institutionalized in Jewish societies, but were carried out by individual private initiative, to a large extent by learned people or scholars who themselves copied the books they wished to study or use. Encouraged by authors to correct their own mistakes, and being aware of the unavoidable corruption of texts by the unconscious mechanics of copying, later copyists certainly did not view copying as mechanical reproduction, but as a critical editorial operation involving emendation, collation of different exemplars and even the incorporation of external relevant material and the copyist's own opinion. It seems that the copyist's main goal was to establish what Kantorowicz defines as a 'richtige', right, version, as opposed an 'echte', authentic, one. Consequently, many of the Hebrew manuscripts, at least those produced since the middle of the thirteenth century, present texts not only corrupted by the accumulation of involuntary copying errors, but also distorted by editorial or even redactional reconstruction, by contamination from different exemplars and versions, and by the deliberate integration of related texts. Therefore, many principles and pratices of classical and genealogical textual criticism are not applicable to Hebrew manuscripts, not only because many of these represent horizontal rather than vertical transmission and so provide us with open recensions, but also because their texts may have been affected by the intervention of learned copyists. Thus, despite common notion, medieval verbal texts were not fixed once they were written down. Chirographic and visual texts were as flexible as oral ones. |
Nicolas BELL, Cambridge The status of the music scribe and the case of the Las Huelgas codex. The role of the music scribe differs in many fundamental respects from that of the text scribe. The relation between written neume and sounding note is far more complex and less direct than between written text and spoken word. In the thirteenth century we can observe for the first time a direct and reciprocal link between the roles of music scribe and music theorist, in particular as they experimented with new ways of representing rhythms. Codex IX of the Monasterio de Las Huelgas in Burgos presents a far wider range of musical genres than any other source of thirteenth-century music, and predominantly uses a fixed set of signs. By observing the varied contexts in which these signs occur, we may discern the intellectual processes of the scribe in translating the diverse notations of his numerous exemplars into a form closer to his idea of how the pieces should be performed. With varying degrees of success, the scribe imposes rhythmic notation onto pieces previously written without it, and changes rhythms where they seem awkward to him. An empirical analysis of representative pieces will reveal some of the problems faced in approaching the different chronological and stylistic strata of the codex. |
Carmen Del CAMINO MARTÍNEZ, Sevilla Escribanos al servicio del gobierno Son muy diversas las circunstancias y las finalidades de la producción de materiales escritos como resultado de las actividades relacionadas con el gobierno y la administración de la Iglesia de Sevilla en el siglo XV, en especial en el último cuarto de siglo, en el que aumentan las fuentes conservadas aprovechables para nuestro propósito, y a la vez nos proporcionan más datos sobre el tema que nos interesa. A esta variedad de situaciones corresponde también variedad de categorías personales y profesionales de los protagonistas de la puesta por escrito de esta documentación. Nos hemos centrado sobretodo en su identificación y en el conocimiento de sus ámbitos de actuación, de su formación y de sus costumbres gráficas. |
Pierre COCKSHAW, Bruxelles Les copistes de Philippe le Bon, duc de Bourgogne On voit apparaître au XVe siècle des entreprises éditoriales au sens moderne du terme. Si le phénomène semble être apparu d'abord en France, à Paris, au début du siècle, c'est à la cour et dans l'entourage du duc de Bourgogne Philippe le Bon que le phénomène a connu sa parfaite réalisation. On voit en effet des éditeurs qui paraissent avoir assuré tout à la fois la composition ou la traduction de textes, leur copie et enfin leur décoration : en un mot, apparaître comme les responsables de la réalisation de manuscrits de grand luxe réservés au duc et à ses proches. Ce sont ces officines de Jean Wauquelin, David Aubert, Jean Mielot et du "maître du Bâtard de Wavrin" que j'aimerais étudier plus en détail. |
Emma CONDELLO, Roma Il libro e la Curia : Vengono illustrati alcuni casi di scriptores della Curia pontificia dei quali, tra l'ultimo scorcio del XIII secolo e la metà del XIV, risulta anche una attività libraria e che sono dunque individuabili anche come copisti di codici. Il censimento che è alla base del lavoro e l'esame dei casi presentati propongono una serie di riflessioni e l'analisi di un fenomeno più vasto e talvolta sottovalutato, quello dell'interazione tra l'attività di scrittura in cancellaria e la professione di copista (a prezzo, su commissione, o persino per interessi librari personali). L'esame del fenomeno, sopratutto per quanto riguarda il XIV secolo, offre un contributo ad una più attenta definizione della figura e dello statuto del copista a ridosso di un tornante storico, quello preumanistico, e a una riflessione sui rapporti tra produzione libraria e mondo della documentazione : rapporti di scambio e di osmosi, complessi e vitali, destinati a esiti di gran rilevanza nella evoluzione delle scritture del libro e nella connotazione culturale dello scriptor di cancellaria dell'età umanistica. |
Thérèse DE HEMPTINNE, Gand Les femmes scribes dans les Pays-Bas au bas Moyen Age. Y a-t-il eu des scribes féminins dans les scriptoria conventuels et les officines de libraires dans les Pays-Bas des XIVe et XVe siècles? La réponse est certes oui, mais on ne leur a accordé jusqu'ici que peu d'attention. Qui étaient ces femmes? Peut-on les identifier et en savoir plus sur leurs activités : étaient-elles uniquement des copistes ou faisaient-elles aussi un travail d'auteur, y avait-il parmi elles des artistes aux talents multiples de copiste et de peintre-illustratrice? Quel était leur lieu de travail, comment était-il équipé? Quels étaient leur situation de famille et leur statut social? Que peut-on savoir de leurs aspirations professionnelles ou autres? Ces femmes avaient-elles un statut social différent, se profilaient-elles autrement que leurs collègues masculins? En d'autres termes, peut-on percevoir dans les différents milieux des scribes médiévaux une spécificité féminine particulière, par exemple dans la façon d'écrire (d'ailleurs, où et comment avaient-elles appris à lire et à écrire?), dans le genre de textes qu'on leur confiait à copier, etc. |
José Antonio FERNÁNDEZ FLÓREZ, Burgos Escritores-copistas e illuminadores de
libros en Burgos,
El Coloquio nos permite ofrecer una breve referencia en relación con las actividades de los copistas de libros litúrgicos, que desarrollaron su actividad y compromisos en las parroquias de la ciudad y de la diócesis de Burgos durante el siglo XVI. En primer lugar, nos servirá de base la documentación elaborada o protocolizada por los escribanos públicos burgaleses del siglo XVI, tal como se nos ha conservado en los protocolos notariales de la mencionada centuria. Dedicaremos una atención especial a los contratos de copistas y de iluminadores, sin descartar otros tipos documentales, como, por ejemplo, las cartas de obligación o los testamentos. Analizaremos, finalmente, los tipos de libros que se copian, sus características y contenidos ; así como otros aspectos sobresalientes, tanto en relación con la personalidad de sus autores, los "escritores", como con el fruto de su trabajo. |
David GANZ, London - Randall A. ROSENFELD, Toronto The Corpus instrumentorum scribendi (CInS). The purpose of this paper is to introduce the Corpus instrumentorum scribendi (CInS), an international project to publish the writing tools extant from Roman Antiquity to A.D. 1500 in a format both exact and methodical. A concise rationale of the project will be given, followed by a brief examination of possible models for CInS, such as the Chartae latinae antiquiores (ChLA), the Manuscrits datés and the Corpus vasorum antiquorum (CVA). Some problems peculiar to the study and survey of writing tools will be treated, such as the lack of a finding list and a central bureau for reporting artefact discoveries, and the mis-identification and under reporting of writing tools. This will be followed by some remarks on the organization of material, and the presentation of sample formats for the catalogue entries. The paper will conclude with two contrasting case studies to illustrate the potential of the CInS, that of the Wachsspachtel, and that of the "sphere and point" punctorium. |
Nata�a GOLOB, Ljubljana Few notes concerning the scribes in Ljubljana
Between ca. 1300 and 1500 several types of scribes are mentioned in the written records of Ljubljana : scribe, landscribe, city scribe, scribe of the law court and scribe at the Castle ; a noteworthy exception is the mention of one "schreiberin - notharin", not knowing whether she was really performing this job or if she was a scribe's wife or widow. Scribes are -- regardless to the level of their functions -- documented mainly as witnesses, subscribers of contracts as sealers. The article follows some of them and their fortunes ; some of them had extensive properties and were honoured by King Henry of Bohemia with several donations. It is possible to trace the fortune of one family during several decades of the 14th century : father Alber von Sand Peter and his three sons, Lienhart, Alber and Niclas, who succesfully intertwinned the office of city scribe and land scribe with the position of city judge and councellor in later years. Though the history of this family makes a vivid and talkative presentation of the current circumstances, they were an exception in the economic situation of the scribes. Just like other artisans and craftsmen, scribes have had to earn for their living from other sorts of bussiness : from the incomes of their lands, etc. But we may suppose that at least some of them belonged to the patricians of the city. The article touches as well few details regarding the language they used, locations of their houses and the schools in Ljubljana. |
Olivier GUYOTJEANNIN, Paris L'écriture des actes royaux français
:
Bien attestés dès le règne de Philippe le Bel, les clercs assistant les notaires-secrétaires du roi voient leur rôle progressivement grandir, d'une part dans le grossoiement des actes dont leurs maîtres prennent la responsabilité vis-à-vis du chancelier (et ce, dans un parallèle frappant avec les "clercs" des notaires publics), d'autre part dans les tâches accompagnant la préparation des actes. La mention "Scriptor" présente au bas d'une minorité d'actes atteste négativement -- sans malheureusement qu'une statistique soit possible -- l'ampleur prise par leur rôle, et plus encore un souci de contrôle par la chancellerie ; mais son emploi (qui prend fin vers les années 1360) est en fait lié à l'évolution du système de rétribution des travaux d'écriture assurés par les notaires-secrétaires. Elle disparaît quand la rétribution du clerc passe, sur une base privée que veut ignorer la chancellerie, à l'exclusive responsabilité du notaire-secrétaire. Ce qui n'empêche pas la chancellerie d'avoir directement recours, en période de presse, à tel clerc, mais alors contre rétribution (occasion presque unique de voir apparaître quelques figures) ou de continuer à réglementer de possibles déviances. Quelques testaments de notaires-secrétaires permettent de mieux approcher les conditions de travail et les relations personnelles tissées entre les notaires-secrétaires et leurs clercs, comme les voies, pour ceux-ci, d'une ascension, que les seuls travaux prosopographiques encore disponibles montrent extrêmement rare et difficile dans la seconde moitié du XVe siècle. |
Marta HERRERO de LA FUENTE, Valladolid De Cluny a Sahagún : El proceso de introducción de la escritura carolina en el scriptorium del monasterio de Sahagún se produce paulatinamente a lo largo del siglo XI. Los primeros influjos de la escritura carolina en la visigótica se encuentran en fechas relativamente tempranas de la undécima centuria ; sin embargo, la total introducción de la escritura francesa no se realiza hasta comenzado el siglo siguiente. La aparición en la escritura visigótica de letras y signos abreviativos proprios de la carolina se debe, sin duda, a la presencia de monjes franceses, cluniacenses, en el monasterio leonés. Estos influjos, tanto pueden deberse a la propria actuación de los monjes extranjeros en el scriptorium monacal, como a la presencia en el mismo de obras en escritura carolina, traídas por los monjes franceses y que, en algunos de sus rasgos, serán imitadas por los escribas del cenobio de Sahagún. |
J. Antoni IGLESIAS, Barcelona Le statut du scripteur en Catalogne, XIVe-XVe siècles : une approche. Dans certaines parties de l'Europe, la documentation notariale a été l'objet d'une exploitation systématique pour étudier divers aspects socio-économiques, artistiques, culturels ou relevant de la vie quotidienne des collectivités. En Catalogne, après une première étape où cette documentation a été utilisée de manière occasionnelle et isolée, les actes notariés, au cours des dernières années, ont dépassé le caractère de source complémentaire et secondaire pour devenir une source de premier ordre pour la recherche. L'étude approfondie de milliers de protocoles notariaux, conservés du milieu du XIVe siècle jusqu'à nos jours (c'est le deuxième fonds notarial le plus considérable d'Europe, après l'Italie, en quantité et en qualité), a permis l'élaboration d'importants travaux relatifs à l'histoire du livre et des bibliothèques à l'époque médiévale et moderne. La large typologie des actes qu'offre la documentation notariale (par exemple, testaments, inventaires après décès et ventes aux enchères, contrats d'apprentissage et de travail concernant des copistes, maîtres d'écriture ou libraires, achats, ventes, prêts avec mise en gage de livres, commande de copie, reçus de paiement, legs, procurations, etc.) permet de connaître l'activité de nombreux personnages appartenant au monde du livre manuscrit : le copiste professionnel (scriptor, scriptor librorum, scriptor de littera rotunda ou de littera formata) et l'occasionnel (entre autres, clercs, juristes, médecins, notaires, mais aussi artisans), le maître d'écriture (scriptor seu magister scribendi), l'enlumineur (illuminator librorum), le relieur (ligator librorum) ou le libraire (libraterius, venditor librorum). Notre communication vise, d'une part, à faire connaître les travaux récents réalisés en Catalogne à l'aide de ces sources, sur le monde du livre à la fin du Moyen Age (cf. notre thèse de doctorat, Livres et lecteurs à Barcelone au XVe siècle..., Barcelone, 1996) et, d'autre part, à offrir un échantillon bref mais représentatif des actes notariés qui ont servi de base à ces recherches (en particulier, les actes qui se rapportent à des copistes soit professionnels, soit occasionnels). |
Walter KOCH, München Das Bezugsfeld der Notare der Reichskanzlei in staufischer Zeit. Die seit einigen Jahrzehnten laufenden Arbeiten an der kritischen Edition der Urkunden der Könige und Kaiser aus dem Hause der Staufer für die Diplomata-Reihe der Monumenta Germaniae historica waren und sind mit intensiven kanzleigeschichtlichen Untersuchungen verbunden, die sich -- zur Kennzeichnung der Kanzleimäßigkeit -- vornehmlich mit den schreibenden Notare befaßten und sich bemühten, durch die Kombination der Ergebnisse von Schrift- und Stilvergleich sowie historischer Nachrichten den zunächst einmal in der Regel anonym gebliebenen Kräften Konturen zu verleihen, ihre Einbettung in die Kanzleiarbeit und ihre Bezüge nach außen aufzuhellen, wobei sich im Laufe des staufischen Jahrhunderts - insbesondere durch den Zusammenprall traditionell deutscher und südlicher Gegebenheiten - modifizierte Blickrichtungen ergeben. |
Tifenn de LA GODELINAIS, Paris Aspects financiers de l'écriture
au XIIIe siècle Les comptes de la commanderie de Saint-Denis (1229, 1281-1304), conservés aux Archives nationales, mentionnent chaque année des dépenses en écriture de l'abbé ou d'officiers du domaine. Celles-ci concernent surtout des écrits administratifs liés à la gestion du domaine abbatial (rédaction de chartes et cartulaires, de cens, de comptes, d'enquêtes ou de lettres de justice), mais aussi des livres. Leur recensement systématique, malgré les limites qu'il implique, permet d'entrevoir les étapes de confection de ces documents, de la collecte de l'information au transport de lettres ou prêts de livres, en passant par la rédaction de brouillons sur tablettes de cire et de comptes intermédiaires, ou par l'achat de parchemin. Les sommes correspondant à ces dépenses révèlent les coûts de confection des différents documents administratifs, notamment à travers les salaires de copieurs dont on relève çà et là l'identité. Elles donnent enfin un aperçu de l'évolution de l'écriture san-dionysienne dans le dernier quart du XIIIe siècle, en faisant connaître les priorités financières accordées à tel ou tel type de document. C'est ainsi qu'à la prépondérance des dépenses de livres de 1281 à 1287, succède celle, beaucoup plus importante, des écrits administratifs, au sein desquels les chartes et cartulaires laissent progressivement la place aux lettres et enquêtes de justice, largement dominantes au début du XIVe siècle. |
Peter LUCAS, Dublin Scribal imitation of earlier handwriting
: This paper focusses on some manuscripts written in the later medieval period (approx. 1250-1500), where the scribe imitates Anglo-Saxon script. It examines :
|
Vladimir I. MAZHUGA, Sankt-Peterburg Les instruments d'écriture Les figurations des évangélistes sont une source de renseignements de première importance sur les scribes du haut Moyen Age. Outre qu'elles représentent près de trois quarts des images d'écrivains ou de scribes recensées pour cette époque, elles sont de nature à permettre de différencier, de la manière la plus sûre, les éléments issus d'une observation directe du travail des scribes de ceux qui proviennent d'emprunts aux modèles antérieurs ou qui correspondent à des schémas purement conventionnels. Deux motifs prédominent dans les images exécutées dans le cadre de l'École palatine de Charlemagne : celui de la présentation du livre des Évangiles, d'une part, et d'autre part celui de la réalisation de ce dernier. Les prédécesseurs des artistes carolingiens avaient traité ces motifs comme deux actions bien distinctes. Or ce sont les artistes de l'École palatine qui ont fait des instruments d'écriture un attribut vraiment constant des évangélistes. Leur interprétation de la figure des évangélistes se caractérise également par la tendance à rendre de la manière la plus directe l'idée de la réalisation du livre, c'est-à-dire en représentant l'évangéliste en train d'écrire. Ce sont eux aussi qui ont réuni dans une et même action la présentation du livre et l'acte d'écrire. Dans les images de l'époque carolingienne, le pupitre, qui dans les modèles antérieurs servait seulement de lutrin, acquiert la fonction de meuble à écrire. Dans la réalité, on écrivait habituellement sur une planche ou sur un agencement de deux planches qu'on posait sur les genoux. Au Xe siècle, on a commencé à placer ce type de planche sur les bras d'un siège. |
Luisa MIGLIO, Roma "Perchè ho charestia di chi scriva"
: Il contributo si propone di indagare il tipo, il ruolo, la scrittura, il livello degli scriventi delegati in un ambiente per piu aspetti definito e specifico. Geograficamente : la Toscana e Firenze in particolare; cronologicamente : il Quattrocento con particolare attenzione alla seconda metà; socialmente : si tratte di scriventi che operano per - e nella - cerchia della famiglia Medici. L'indagine sarà condotta, prevalentemente, su lettere conservate nel fondo Mediceo avanti il Principato dell'Archivo di Stato di Firenze. |
Anscari Manuel MUNDÒ, Barcelona Le statut du scripteur en Catalogne aux IXe, Xe et XIe siècles. Les sources documentaires étant d'une richesse exceptionnelle, il est possible de reconstituer le statut du scripteur en Catalogne depuis le IXe siècle. On dispose aussi avec profit de sources judiciaires et de quelques sources narratives. L'étude des scripteurs appartenant au clergé ou se situant parmi les moines et les chanoines permet d'entrevoir diverses catégories chez les personnes qui se consacraient au labeur de copiste et de notaire; on peut en suivre parfois le curriculum, et même le cursus honorum pour quelques-uns d'entre eux. Leurs moyens de vie, leur formation humaine et intellectuelle, leurs fonctions font l'objet d'un exposé. (Suit une bibliographie des sources documentaires.) Des exemples, retenus parmi les plus notables, illustrent l'exposé : Addanagild, notaire et scribe (Osona, 885-902), Eroïgi "Ferrocincto" (965), Truitari, copiste de Sant Cugat (956-965), Jean de Ripoll et Fleury (1010-1023), Bonsom, juge de Barcelone (982-1024), Arnall de Ripoll, notaire et scripteur (1025-1032), Ermenir Quintila de Vic (1032-1080), Ervigi Marc, qui finit évêque honoraire et juge de Barcelone (c. 975-c. 1009) ainsi que son fils Pons Bonfill Marc (c. 990-c. 1046) et Ermengol Bernat, juge d'Urgell (1074-1096). |
Giovanna NICOLAJ, Roma Copisti di codici giuridici nell'Italia altomedievale. I codici giuridici rappresentano un genere letterario molto peculiare; e la paleografia, con la codicologia, non è in grado, da sola, di riferirli con sicurezza a tempi, luoghi e ambienti innanzi tutto di produzione, e poi di circolazione e d'uso. Sono, perciò, necessarie altre vie d'indagine. Pertanto, dal tardoantico (V-VI secolo) al rinascimento giuridico (seconda metà X-XII secolo), in Italia, è opportuno guardare non solo alle ricerche degli storici giuristi quanto alla storia dei testi, ma è anche necessario ristudiare, come ambiti di produzione e di copia, le cancellerie e gli uffici, per il tardoantico, e i complessi ambienti dei pratici (judices e notarii, causidici, advocati, legis doctores) per il X/2-XII secolo. Un ulteriore ambito di copia di testi romani elementari (per esempio le Institutiones di Giustiniano) è rappresentato, in determinati momenti (per esempio il IX secolo), dalla Chiesa. |
Carmélia OPSOMER, Liège Le métier de copiste aux premiers
temps de l'imprimé, Dans la principauté épiscopale de Liège, plusieurs scriptoria ont poursuivi leur activité bien au-delà de l'apparition du livre imprimé. Ils fournissent ainsi un matériau de choix pour étudier le métier de copiste en ses derniers temps. C'est particulièrement le cas des Croisiers de Liège et de Huy et des Bénédictins de Saint-Trond, dont bon nombre de manuscrits sont conservés à l'Université de Liège. Ces institutions religieuses possédaient aussi dans leurs bibliothèques des incunables qui n'étaient pas de production locale, puisque l'imprimerie ne fut introduite à Liège qu'en 1560. On s'efforcera d'abord d'appréhender le milieu et ses pratiques. Les colophons, généralement assez détaillés, fournissent des indications précieuses sur l'origine des copistes, la durée de leur activité et leur carrière. D'autre part, les marques d'appartenance, les cotes de classement, les tables des matières et les reliures font entrevoir l'utilisation du codex et ses lecteurs. La comparaison avec les manuscrits antérieurs des mêmes scriptoria permet d'évaluer la part de nouveauté et de tradition dans la technique de copie. Certains textes dont une version incunable est antérieure à la copie, ou contemporaine, méritent une attention spéciale. En matière d'ornementation et d'illustration, on analysera deux types d'interférences entre manuscrit et imprimé : l'enluminure d'incunables et l'insertion de gravures dans les manuscrits de Saint-Trond. |
Eef OVERGAAUW, Berlin Les copistes vus par eux-mêmes
: A travers les colophons des manuscrits, nous connaissons les noms de certains des nombreux Néerlandais qui travaillaient comme copistes en Italie pendant le XVe siècle. Les mêmes colophons nous renseignent parfois sur leur statut social, leurs biographies et leurs conditions de travail. Ces copistes étaient, dans certains cas, des étudiants qui copiaient des manuscrits pour leur propre usage ou pour l'usage d'étudiants plus fortunés. D'autres copistes faisaient partie de la familia d'un prince laïque ou ecclésiastique. Une troisième catégorie se composait de Néerlandais qui travaillaient, sur un pied d'égalité avec des Italiens, au service d'un grand libraire tel que Vespasien de Bisticci. La dernière catégorie était constituée de Néerlandais qui étaient devenus membres d'une communauté religieuse en Italie. |
Edward POTKOWSKI, Varsovie Cathedrales Poloniae : professional scribes in Poland. The explosion of literacy in Poland in the late Middle Ages resulted from the occurence of several factors : the needs of administrative and political activity of the great Polish-Lithuanian monarchy (united from 1386), needs of the Church and municipal administration, church and secular administration of justice, the development of the network of parishes, the christianisation of Lithuania, the development of schools on various levels (the establishment of the Kraków University in 1364), the increase of demand for written texts in towns (religious books, trade books) and in the circle of nobility and gentry (historical writing, religious books). Apart from occasional scribes -- clergymen, students, municipal notaries, teachers -- professional scribes, called the "cathedrales" (scriptor cathedralis, notarius cathedralis, scriptor librorum cathedralium), appeared at the end of the XIVth century and existed till the beginning of the XVIth century. They included mostly laymen, also clergymen not being beneficiaries, and "clerici uxorati". They worked at the royal court and in towns. Their social status depended often on their additional occupations. Their activities included the production of illuminated liturgical books, medical and juridical books, also prayer books in Polish, most probably also other texts. They often organized the production of codexes, illuminated them and were bookbinders either themselves, or commissioned illumination and binding to specialists. They also dealt in book trade. Not having separate guilds in Polish towns, they were authorized most probably by church authorities or the university. They existed until the beginning of the XVIth century, not being any longer able to compete with printers. |
Elena E. RODRÍGUEZ DÍAZ, Huelva Ámbito de actuación profesional
Estudio de conjunto sobre el status socio-profesional de los copistas de libros en Castilla en el s. XV hecho a partir de una nómina de 200 individuos documentados, comenzando por caracterizar al profesional de la copia distinguiéndolo de los que sólo copiaron libros para uso personal. En segundo lugar, se analiza la heterogénea situación social y laboral de los copistas castellanos que trabajaron pro pretio para terceros, entre los que existían profesionales de la copia de libros, profesionales del libro en general, profesionales de la escritura y copistas eventuales que, con dedicaciones laborales diversas, complementaron sus ingresos económicos con la copia de libros para terceros. Y por último, se confronta la información obtenida y sus peculiaridades con los ambientes en los que estos artífices trabajaron (urbanos, rurales, universitarios, eclesiásticos, particulares), con los productos de su actividad (los libros) y con la general situación social, gráfica y cultural de Castilla durante el siglo XV. |
José Manuel RUIZ ASENCIO, Valladolid El equipo de trabajo de Hernando Colón
A la muerte de Hernando Colón (1539), su biblioteca, que fue heredada por la catedral de Sevilla, estaba compuesta por 15 344 libros y concebida como un moderno centro de documentación. El ingente fondo librario podía ser aprovechado mediante unos revolucionarios ficheros o repertorios : topográficos, alfabéticos de autores, obras e incipits, de ciencias, abstracs o epítomes, materias o encabezamientos, etc. Para confeccionar estos instrumentos de consulta, Hernando Colón contrató a un grupo de inteletuales, que van cambiando con el paso de los a~nos, a los que sometió a unriguroso reglamento de trabajo, del que hemos conservado un ejemplar escrito por al propio Hernando Colón en la etapa final de su vida. Está en curso de edición el Catálogo concordado de la biblioteca de Hernando Colón, empresa llevada a cabo por T. Marín � (Univ. de Madrid), K. Wagner (Univ. de Sevilla) y yo mismo (Univ. de Valladolid), y del que han aparecido dos vols. (Madrid, 1993 y 1995) y se tienen preparado tres más. El conocimiento que tenemos de los repertorios manuscritos y de la historia de la biblioteca en general van a permitir abordar la individualización de las distintas personas que participan en el equipo, una aproximación a los a~nos en que trabajan y las tareas de cada una lleva a cabo. En algunos casos se puede llegar a la identificación de algunos de los principales colaboradores, como son el bachiller Juan Pérez, el maestro Ortega, Juan Vaseo o Juan Hammonio, estos dos últimos contratados por Colón en Lovaina. |
Anne SCHMID Le Schreibmeister Leonhard Wagner,
Etwa ein halbes Jahrhundert nach der Erfindung des Buchdrucks entstand im Kloster St. Ulrich und Afra zu Augsburg die Proba centum scripturarum (1510-1517), ein Schriftmusterbuch, dessen Schreiber Leonhard Wagner mit einer letzten Blütezeit der Kalligraphie in Zusammenhang zu bringen ist. Für dieses Album, das bereits einen gewissen Sinn für schriftgeschichtliches Sammeln und Beobachten verspüren läßt, hat der Schreibmeister nicht nur die Schriftarten seiner eigenen Zeit ausgewählt, sondern auch die, denen er als ein mit Bibliotheken und Archiven seines Ordens vertrauter Bendiktiner in älteren Handschriften und Urkunden begegnete. Die Stellungnahme Leonhard Wagners zu den rivalisierenden Schrifttendenzen des Mittelalters und der Renaissance verdeutlicht das eigentliche Repertoire seines kalligraphischen Könnens, nämlich spätmittelalterliche gotische Schriftarten und die "Rotunda", die als Modell klassischen Schreibens die Proba eröffnet. |
Jenny STRATFORD, London The princely environment : Reims ms. 570, a copy of La Somme le Roi, in French, written and decorated in England in the late fourteenth century, provides the basis for an investigation of the training and status of a scribe within a princely household. Questions are raised about the identity of such men, their links with their patron, the types of texts they copied and the ways in which the manuscripts were completed for presentation. The ms. now in Reims was first described in print in 1904 in the catalogue of the Bibliothèque municipale by H. Loriquet ; the arms were incorrectly attributed to John, duke of Bedford (1389-1435), regent of France. The short notice in Manuscrits datés (not accompanied by a plate), correctly identified the arms as those of a duke of Gloucester, but ascribed them to Humphrey, duke of Gloucester (1390-1447), Bedford's younger brother. On the contrary, the heraldic evidence, the decoration and the script point to a late fourteenth-century date and to the ownership of Thomas of Woodstock, youngest son of King Edward III. Thomas was created duke of Gloucester in 1385 and was murdered on the orders of his nephew, King Richard II in 1397. In any consideration of English secular book-owners of the later Middle Ages, Thomas of Woodstock merits an important place. His household had access to many books, some perhaps inherited from his wife's Bohun ancestors. Inventories of the goods seized from his houses in London and Essex include more than 136 books. This is by far the largest number of books which can be identified in the possession of a secular English magnate before 1400. In spite of these extensive lists very few manuscripts (five or six), once belonging to Thomas of Woodstock and his wife, Eleanor Bohun, are known to be extant. Only two of these (apart from Reims), were written or adapted for the duke and duchess. In this context, Reims ms. 570 assumes a special importance. John Upton, the scribe of this copy of La Somme le Roi, wrote a high-grade secretary hand, ultimately derived from French models, but with a distinctive English character. He is probably to be identified with the clerk who was Thomas of Woodstock's treasurer of household by 1392. This background would explain the accomplished hand combined with some clumsiness in the layout of the text and the fact that the manuscript was then sent out for decoration in the London workshops of illuminators who worked for the duke and duchess on other books. Other examples of texts written or compiled by clerks attached to princely households invite consideration of the growing minority of bookish English magnates and the route chosen by their officers to gratify their patrons. |
András VIZKELETY, Budapest Changement de fonction du copiste, du
rédacteur et de l'auteur La communication traite de la fonction du copiste envisagé sous un aspect qui le qualifie essentiellement non pas comme producteur d'un manuscrit, mais comme médiateur d'un texte. Dans cette fonction, le scribe sert d'intermédiaire entre l'auteur, c'est-à-dire entre l'ouvrage que ce dernier ou son mandant destine à être mis en écrit, et le destinataire (personne ou groupe) supposé. On ne traite donc pas ici de la situation où le scribe écrivait sous la dictée de l'auteur et se trouvait dans la dépendance directe de celui-ci ou de la personne qui lui "transmettait" le texte de l'auteur. Or, lorsqu'il reproduit le texte écrit, le scribe, conscient de son rôle de médiateur, peut modifier le texte : vu sa fonction, il se rapproche du rôle d'un rédacteur, voire partiellement même de celui de l'auteur. Plusieurs facteurs permettent de définir ces rôles du scribe : le caractère du texte (textes liturgiques ou homilétiques), la langue du texte (lingua sacra ou vernacula) ou les conditions socio-culturelles des destinataires supposés. |