ACTUALITÉ — Automne 2001
L'étude des manuscrits et les droits de reproduction — The study of manuscripts and reproduction rights
Lo studio dei manoscritti e i diritti di riproduzione
Sommaire


Depuis ces dernières années, et de plus en plus souvent, les bibliothèques, dépôts d'archives et musées réclament des droits pour autoriser la photographie et la publication des témoignages graphiques qu'ils conservent (reproduction de manuscrits, d'imprimés, de documents, d'inscriptions épigraphiques ou incluses dans un décor peint, et autres).

Dans le cas où une recherche exige de nombreuses reproductions, le chercheur individuel est souvent dans l'incapacité d'en assumer les frais, qui sont généralement hors de proportion avec les ressources allouées aux recherches en sciences humaines. Cette restriction économique entraîne des effets regrettables : le chercheur doit renoncer à illustrer son travail comme il le faudrait ; ou bien, si les illustrations s'avèrent indispensables (comme c'est généralement le cas en paléographie, en codicologie ou en diplomatique), il doit d'emblée renoncer à cette recherche. Les bibliothèques qui réclament les droits les plus élevés finissent ainsi par faire fuir les chercheurs et trahissent l'une de leurs missions essentielles : le devoir d'encourager la recherche sur leurs fonds.

Le Bureau du Comité international de paléographie latine appelle donc les administrations nationales et locales et les responsables de bibliothèques et archives privées à prendre les mesures nécessaires pour qu'aucun droit de reproduction ne soit exigé en sus du coût réel de photographie pour les recherches de nature scientifique, exemptes de visées commerciales. (Il est notamment paradoxal que soient taxées des recherches qui enrichissent scientifiquement les bibliothèques et ne procurent aucun bénéfice financier à leurs auteurs.)

Seule une attitude de cette nature est en mesure d'affranchir l'avenir des recherches des contraintes économiques, et de permettre le progrès permanent de la connaissance et de la mise en valeur des fonds des établissements de conservation.


In recent years libraries, archives and museums have increasingly often begun to ask fees before allowing any photography and authorising the photographic reproduction of graphic materials (i. e. manuscripts, printed books, documents, epigraphical inscriptions, inscriptions in paintings, etc.), which are in their charge.

If a substantial number of reproductions are needed to illustrate a piece of research, the charges imposed are often too heavy to be borne by the individual scholar with access only to the limited funds available for research in the humanities. This financial constraint has some undesirable consequences : scholars may abandon the idea of providing an adequate number of illustrations for their work ; a scholar may not even undertake a piece of research, if illustrations are indispensable for it (as they usually are in the fields of palaeog- raphy, codicology and diplomatic) ; finally, the libraries which make the highest charges end by discouraging scholars and so betray their essential duty to support scholarly research on their collections.

The Bureau of the Comité international de paléographie latine therefore would much appreciate it if institutions of national and local government, as well as the curators of private libraries and archives, would undertake that no publication fee over and above the cost of the actual photography would be charged for studies of a scholarly and non-profit making nature (apart from anything else, it is paradoxical that such financial penalties should be exacted on research which enrich the scholarly understanding of libraries and other collections but bring no financial benefit to their authors).

Only in this way can future research be freed from economic restraint and the way be opened for a better understanding and appreciation of the collections of the institutions concerned.


Negli ultimi anni, con sempre maggiore frequenza, biblioteche, archivi e musei chiedono contributi per autorizzare la ripresa fotografica e la pubblicazione di testimonianze grafiche da loro conservate (riproduzioni di codici, libri a stampa, documenti, epigrafi, iscrizioni in dipinti et similia).

Se una ricerca richiede numerose riproduzioni, il singolo studioso spesso non può sostenerne le spese, che di norma sono troppo onerose rispetto alle sovvenzioni di cui dispongono gli studi umanistici. Questa limitazione economica genera alcuni effetti indesiderabili : lo studioso deve rinunciare ad illustrare in modo adeguato il suo lavoro o, se le illustrazioni sono indispensabili (come avviene di norma per la paleografia, la codicologia, la diplomatica) deve rinunciare in partenza alla ricerca ; le biblioteche che chiedono i contributi più alti finiscono così per allontanare gli studiosi e tradiscono un loro compito essenziale, il dovere di sostenere la ricerca scientifica sulle loro raccolte.

Il Bureau del Comité international de paléographie latine chiede pertanto che le amministrazioni nazionali e locali, i responsabili delle biblioteche e degli archivi privati si impegnino affinché nessun contributo di pubblicazione, oltre ai costi fotografici, sia richiesto per ricerche di natura scientifica, estranee a finalità commerciali (fra l'altro è paradossale che siano tassate ricerche che arricchiscono scientificamente le biblioteche e non procurano profitto economico agli autori).

Solo una risoluzione di questa natura può garantire libertà da vincoli economici alle future ricerche e permette la sempre migliore conoscenza e valorizzazione delle raccolte degli istituti di conservazione.

 

Le Bureau
du Comité international
de paléographie latine

[Déclaration publiée dans la Gazette du livre médiéval, n° 39, Automne 2001, p. 46.]


Comité international de paléographie latine